Suivi des MICI : l’IRM plutôt que la coloscopie

Maladie de Crohn, rectocolite hémorragique (RCH) : ces Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales (MICI) fréquentes nécessitent une surveillance étroite de l’inflammation intestinale, avec un double enjeu : le traitement des symptômes et la cicatrisation de l’intestin. La coloscopie était la seule technique utilisée dans le suivi de ces patients ; nécessitant une anesthésie générale et une courte hospitalisation, elle reste un examen relativement invasif. L’IRM permet désormais de diminuer le recours à la coloscopie chez ces patients pour leur suivi rapproché.

MICI IRMFruit d’un travail mené entre le service Hépato Gastro Entérologie (Pr Laurent Peyrin-Biroulet) et le service de Radiologie adultes (Pr Valérie Laurent) du CHRU de Nancy il y a près de dix ans, l’utilisation de l’IRM avec séquence de diffusion dans le suivi des MICI présente de nombreux avantages pour les patients et les professionnels. Cette technique a depuis été reprise dans le monde entier.

Pour l’exploration du cadre colique, « aucune préparation spécifique n’est demandée au patient - ni régime alimentaire, ni jeûne, souligne le Pr Laurent. Cet examen réalisé en vingt minutes, indolore, sans radiation ionisante, sans anesthésie générale et non invasive, apporte au patient plus de confort et évite les risques de la coloscopie liés à l’anesthésie générale et aux gestes d’exploration. »

« Le suivi de la maladie de Crohn nécessite une coloscopie de tout l’intestin alors que celui de la RCH dont l’atteinte est localisée au rectum, relève d’une coloscopie courte, précise le Pr Peyrin-Biroulet. En phase active, le suivi est réalisé en moyenne tous les six mois, et en phase de rémission, tous les un à deux ans. Lorsque le patient ne ressent plus de symptômes alors que la maladie est en fait toujours présente, il est a priori plus difficile pour lui d’accepter un examen invasif comme la coloscopie. »

« Si l’IRM peut s’avérer stressante pour certains - sensation d’enfermement, bruit, reconnaît le Pr Laurent, les manipulateurs d’électroradiologie médicale apportent un soin particulier à accompagner et à rassurer les patients. »

L’IRM offre une vue d’ensemble de l’intestin. « La qualité d’image très proche de l’endoscopie, permet de voir parfaitement les lésions inflammatoires modérées à sévères qui sont visées dans le cadre du suivi des patients avec une MICI », explique le Pr Peyrin-Biroulet. « Cette séquence de diffusion disponible dans toutes les machines IRM, est facilement interprétable par tout radiologue, affirme le Pr Laurent, et les images ainsi obtenues permettent de suivre l’évolution des lésions de manière facilitée. » À noter que l’IRM est également utilisée pour l’évaluation de la réponse aux traitements - l’examen dure alors dix minutes car il ne nécessite pas forcément une injection de produit de contraste.

Les patients suivis pour une MICI passent leur examen au sein du plateau IRM du site de Brabois du CHRU de Nancy, sur une IRM 1.5 T – soit environ 25 patients par semaine. Accessible aux personnes prises en charge aussi bien au CHRU qu’à l’extérieur, la plateforme fonctionne de manière flexible, avec une grande disponibilité, afin de pouvoir accueillir les patients dans les meilleurs délais.

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Mardi 07novembre 2017, 9h-16h
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