Le sang de cordon, alternative à la greffe de moelle osseuse

Parce qu’il contient lui aussi des cellules souches hématopoïétiques, le sang de cordon (ou placentaire) peut être une alternative à la greffe de moelle osseuse. Comme elle, il peut permettre de traiter des hémopathies graves et certains cancers. Depuis 2016, des prélèvements de sang de cordon se font à la Maternité du CHRU de Nancy. Les dons sont gérés par la Banque de Sang Placentaire de l’établissement. 

Un don sans risque, anonyme et gratuit
La première information sur le don de sang de cordon est donnée à la future mère par le gynécologue-obstétricien ou la sage-femme lors de la consultation prénatale. Les contre-indications comme la présence de pathologies héréditaires, y sont passées en revue. « Nous recueillons par écrit son consentement libre et éclairé » précise Claire Hector, sage-femme référente qui coordonne l’activité de prélèvement.
Dans les minutes qui suivent la naissance de l’enfant et sauf nouvelles contre-indications (infection, accouchement prématuré…), une sage-femme formée prélève le sang sur le cordon ombilical coupé et encore relié au placenta. « Il s’agit d’un acte sans risque, non invasif et totalement indolore qui ne modifie en rien la prise en charge classique du nouveau-né et de la mère. »
Juste après le prélèvement, le sang placentaire est conditionné dans une poche étiquetée et transportée jusqu’à la Banque de Sang Placentaire sur le site de Brabois.
La sage-femme référente assure ensuite le lien entre la donneuse et la banque pour faire parvenir toutes les informations nécessaires au dossier.

Des contrôles qualité essentiels
Ouverte depuis 2010 à l’Unité de Thérapie Cellulaire et banque de Tissus (UTCT) dirigée par le Pr Danièle Bensoussan, la Banque du CHRU de Nancy fait partie des 5 Banques de Sang Placentaire (BSP) du Réseau Français de Sang Placentaire. Elle assure la gestion, la congélation et le stockage des sangs placentaires grâce à l’expertise des techniciens de l’UTCT qui utilisent des équipements adaptés pour la miniaturisation des prélèvements et la cryoconservation.  
Si le don est validé par la banque, c’est-à-dire que le volume de la poche ainsi que le nombre de cellules souches sont suffisants, un prélèvement sanguin maternel est réalisé en secteur mère-enfant. L’état de santé du nouveau-né est tracé via une fiche de qualification néonatale ; celle-ci est complétée par un pédiatre dans un délai de 48h après la naissance et transmise à la BSP.
Si les autres contrôles qualité comme le contrôle bactériologique sont conformes, un médecin généraliste ou un pédiatre complète, lors d’une visite à 2 mois de vie, une fiche de qualification postnatale précisant l’état de santé du bébé. Cette fiche est adressée à la BSP qui, à l’issue de toutes ces vérifications, confirme que le sang de cordon peut être greffé à un malade. Après réalisation du typage HLA, l’unité de sang placentaire congelée est inscrite sur le registre national France Greffe de Moelle. 

Une activité en réseau et réglementée
Le don de sang de cordon est obligatoirement un don pour autrui, c’est-à-dire allogénique. L’Agence de la Biomédecine gère le registre national et assure le lien entre les centres donneurs et receveurs pour mettre les unités de sang placentaire à disposition de tout patient, quel que soit son pays d'origine, et à tout instant.
L’enjeu est d’obtenir au niveau national un stock de sangs placentaires riches en cellules souches et aux profils génétiques diversifiés, qui permet de répondre aux besoins des 2 000 nouveaux malades inscrits chaque année pour bénéficier d’une allogreffe.
Seules les banques publiques agréées du Réseau Français de Sang Placentaire peuvent conserver les greffons de sang de cordon recueillis à partir d’un réseau de maternités autorisées par le Ministère de la santé. À ce jour, aucune banque à but lucratif qui conserve le sang placentaire dans un but autologue, n’est autorisée en France.

Contact : http://www.chru-nancy.fr/index.php/maternite/grossesse#don-de-sang-placentaire